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Le tournage du Canular 2 du Crobard

Samedi 27 novembre :
9h30 : Nous sommes sur le pied de guerre, nerfs tendus comme un violon, caméras prêtes.
Look du jour : bas arc-en-ciel sous jupe coupée en 2.
10h30 : Fab appelle le journaliste sur son portable pour savoir si ils sont perdus. En fait, nous entendons nettement le fond sonore d'un café derrière. Il nous assure qu'ils arrivent.
11h : Après un guidage via téléphone, ils arrivent enfin - avec rien de moins que 1h30 en retard - tout le monde se sourit gentiment, ça va, ils se sont pas trop perdus, ah, si quand même un peu et moi d'attaquer avec un sourire : " Et donc, vous êtes passé au café avant ? " et le caméraman de répondre sur le même ton badin : " ben oui, on va pas se priver quand même ".
Et évidement, là, mon sang ne fait qu'un tour et je dis séchement que leur comportement est quand même d'une impolitesse énorme, ça part en live parce que le journaliste ne veut plus admettre qu'ils étaient au café et voilà qu'il me sort une histoire qu'ils se sont perdu des heures et que c'est moi qui leur avais dit d'arriver tard.
Oui, soit c'est bien moi qui avait dit d'arriver tard mais sur le dernier coup de fil, j'avais plié devant ses impératifs pour les plans de coupe, etc...
Bref, ça se termine en jus de boudin, ils déballent leur matos et au moment du repas, ils n'ont toujours rien fait mais nous savons enfin qui était ce premier interlocuteur : puisque du bout des lèvres le journaliste avoue que c'est une repèreuse, autrement dit nous avons été casté !
Ils reviennent après avoir été déjeuner et c'est déjà l'heure d'aller chercher Cécilia aka Marie-Charlotte, ça repart dans l'autre sens, j'en profite pour me pauser 2 minutes.

cecilia et camera A peine, arrivée, elle est littéralement poursuivie par la caméra - heureusement que ce n'est pas vraiment ma fille mal dans sa peau, que je n'aurais pas vue depuis 6 jours. L'ambiance est super lourde, ils se contentent de nous filmer sans nous parler, une vague impression de loft en carton-pâte m'effleure et aucun d'entre nous ne sait vraiment comment se comporter, le journaliste n'est même pas là, il est affairé à leur chercher un hôtel en téléphonant sur le balcon.
Quand il nous prête de nouveau attention, c'est le moment de l'entrée en scène de Julien, dans le rôle de l'apprenti-diacre seul ami de Marie-Charlotte
( la fausse fille ).
Julien ( le faux apprenti diacre ) s'est looké de façon démente pour l'occasion, tout de gris vétu avec un petit collier de barbe et des petites lunettes carrées, mains calmement posées le long du corps.
Le journaliste s'empresse de sortir tout ce petit monde dehors, ce qui nous laisse encore le temps de souffler.
julien le seul ami
A leur retour, ils font signer son autorisation de diffusion à notre faux diacre et continuent de filmer Marie-Charlotte ( la fausse fille ) dans différentes situations, ensuite c'est le moment de donner le bain aux petits puisque nous avons prévu que Marie-Charlotte ( la fausse fille ) fasse une remarque sur le fait que le bain soit mixte.
Alors que je suis dans la salle de bain avec les 3 petits, la porte s'ouvre à toute volée et la lumière aveuglante qui rentre ne laisse aucun doute sur le fait que la scène soit filmée, j'imagine que c'est pour illustrer mais je me demande quand même pourquoi Fab a accepté, ce n'est que lors du débrief du soir que Fab m'apprendra qu'il n'a pas donné son accord pour cette scène et qu'il ignorait qu'elle avait été filmée, nos bandes-video nous permettront d'isoler le moment où cela s'est passé et où effectivement le preneur-son et la caméra s'esquivent vers la salle de bain pendant que le journaliste détourne l'attention de Fab.
Nous mettons en scène le dîner du soir tel que nous leur avons vendu à savoir toute la famille à grignoter devant la télé et Marie-Charlotte ( la fausse fille ) seule avec une soupe dans la cuisine, ils filment pas mal de plans, posent 2, 3 questions et finissent enfin par remballer.
On se débrief mutuellement.
Cécilia soutient la femme d'intérieur que je suis en soulignant à quel point elle a été étonnée de les retrouver dans toutes les pièces que ce soit notre chambre ou celles des enfants, et nous remarquons ensemble qu'ils ont allégrement mis de la boue partout.
Nous reparlons du double discours du journaliste, tout sympa avec nous devant et à nous entasser derrière, chose qui sera aussi confirmée par Julien, le faux-diacre.
Nous nous callons pour le lendemain et elle file rejoindre sa vraie vie.
Pendant la soirée nous commençons à regarder une partie de nos séquences, et nous découvrons que le journaliste lit nos écrans, fouille dans nos affaires et utilise notre chambre comme vestiaire, sans même avoir demandé.
Comme cette découverte nous met d'humeur taquine, on s'amuse à bouger des petits objets de place un peu partout dans la maison, nous nous doutons qu'ils ne le verront pas et nous nous amusons d'avance à l'idée de pouvoir répérer les scènes du dimanche et celle du samedi en regardant le reportage.
Bilan des courses, le samedi soir après la première journée de tournage :
Aucun d'entre nous n'arrive plus à trouver le journaliste sympa, outre son impolitesse et son manque flagrant d'éducation, sa façon de changer de discours en fonction de l'interlocuteur nous lasse définitivement.
seule face a la messe Dimanche 28 novembre :
10h :
Cécilia arrive encore ensommeillée et s'installe devant la télé avec un courage qui mérite d'être salué.
Look du jour : jean's déchiré et déteint fait maison, sweat rouge peint " L'anonymat est le courage des lâches ", sachant que je ne suis pas raccord avec la veille, j'ai laissé sorti mes fringues, mais manifestement, ça n'est pas gênant.

10h30 : Ils reviennent et recommencent leur cinéma pour la filmer pendant qu'elle est censée regarder la messe. ( Nous ne nous étendrons sur le respect que cela sous-entend pour sa prétendue foi ). Je m'isole dans la cuisine pour distraire les petits puisque "c'est la télé et qu'il faut pas de bruit".
Le journaliste - qui fait bien attention de rester hors-champs - finit par atterir dans la cusine et se penche sur Jézabel - 6 ans - pour lui demander sur un ton assez ferme d'aller demander à sa grande soeur ce qu'elle regarde, bien qu'outrée par le principe je laisse la gamine faire puisqu'on a demandé à ce que les petits soient floutés ça n'est grave que sur le principe. La petite revient et se penche vers moi en disant : " en plus, je le savais qu'elle regardait la messe ! "
Fab finit par sortir avec tous les petits et évidement c'est l'occasion de me prendre à parti sur le sujet de la messe.
L'interview me semble assez surréaliste, ils me font répéter plusieurs fois les choses en insistant bien sur la façon dont ils veulent que je les dise et en me reprenant dés que je tente de personnaliser leurs mots, le caméraman intervient même pour reformuler les questions à la place du journaliste, ils nous demandent de nous regarder pour faire leurs plans de coupe.
Sitôt fini, il est question d'aller dehors pour nous filmer toutes les 2, l'idée de sortir par le temps qu'il fait ne nous réjouit pas, nous tentons d'opposer quelques arguments, on nous reparle de plans sympas, d'impératifs du reportage et nous lâchons l'affaire.
Nous sommes censées marcher toutes les 2, telle une mère et sa fille, dans les rues, dans la campagne, etc...
Alors, comme ils nous filment de loin, nous parlons d'eux, de leur comportement et nous blaguons à leur dépend.
Ensuite, ils me ramènent et partent seuls pour déjeuner avec Marie-Charlotte
( la fausse fille ) tout en la préparant à son interview et ça sera le moment le plus difficile pour elle.
Alors que selon notre scénario, nous devons ramener Marie-Charlotte
( la fausse fille ) au pensionnat à 16h, à 15h15 ils ne sont toujours pas rentré et ont presque une heure de retard.
Fab appelle, encore une fois, ils arrivent, les impératifs, tout ça.
Nous décidons avec Fab de laisser passer cette nouvelle preuve d'impolitesse pour gagner du temps et en finir enfin avec ce week-end schizophrénique.
Ils arrivent enfin à 15h30 et veulent enchaîner directement sur mon interview, tendus par le manque de temps, ils s'installent et commencent à faire comme chez eux.
Une phrase m'échappe où je fais remarquer au journaliste qu'il n'est pas chez lui.
Il embraye aussitôt dessus cherchant manifestement le conflit, je me modère mais ne peux m'empêcher de lui répondre, il m'accuse d'obstruction au reportage et commence à mentir sur ce qui était convenu le samedi matin, j'appelle Fab pour calmer le jeu, la tension baisse et on décide de faire cette fameuse interview.
Le journaliste commence à me poser des questions sur un ton agressif et je n'arrive pas à me contenir pour lui répondre calmement, le ton monte de nouveau.
Ça se termine avec le preneur de son et le caméraman qui disent au journaliste de partir, qu'ils vont finir le boulot, eux, pendant qu'il part en lançant un " je suis navré " à notre fausse Marie-Charlotte et claquant la porte en hurlant " une jeune fille souffre ici ! ".
Mon interview recommence dans des conditions plus calmes et il se passe bien 5 minutes avant que le télephone portable du preneur de son ne se mette à sonner.
Ensuite, ça sera une valse de sonneries inimterrompues jusqu'à ce que Fab déccroche sur le nôtre et ne tombe sur le journaliste qui veut savoir si il aura ses autorisations de diffusion...
Puis tout ce beau monde finit par partir et Cécilia peut enfin avouer tout ce qu'elle a dû taire dans la journée.
Outre, le fait qu'il soit prêt à tenir n'importe quel discours pour arriver à ses fins, il n'a pas hésité à la brancher pendant le repas du midi, avec des allusions aussi fines que "tu es photogénique", "j'ai des copains qui font de la photo" ou "n'hésites pas à m'appeler ou à venir passer un week-end à Paris " ou même en lui donnant ces numéros de télephone et adresse privés ; je rappelle que selon notre scénario, Marie-Charlotte
( la fausse fille ) est mineure et qu'il le sait.


Passons outre cette fragilité masculine et signalons tout de même qu'il aura aussi proposé que Marie-Charlotte
( la fausse fille ) se relooke - pour les besoins de notre scénario, elle est vêtue d'une longue, triste et moche robe noire - afin de nous placer en porte-à-faux lors de l'enregistrement du plateau, avec un discours du type " regardez comme elle est capable d'évoluer et pas eux. "
Tout le monde se sépare avec un vague mal de tête et un peu de dégoût au coeur.

Bilan des courses, le dimanche soir à la fin des 2 jours de tournage :
Notre facture EDF va être démentielle, vu qu'ils n'ont pas hésité à brancher 2 spots pour scénariser leur histoire.
Et si nous étions une vraie famille, dans une véritable situation de crise, nous serions au bord de la rupture : entre la fausse Marie-Charlotte remontée par le journaliste et moi qui aurait appris seulement par la bouche du journaliste - et avec la caméra comme témoin - que ma soit-disant fille voulait entrer au couvent.
( la suite, la découverte, par ici )

la Tv s'en va

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